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Par iciAux Brenets, le train poursuit sa course
Aux Brenets, le bus n’est pas (encore) près de remplacer le train du Régional
La mise au placard du Régional est reportée en raison de problèmes géologiques. L’occasion, pour ses défenseurs, de rappeler qu’à leurs yeux, conserver un train reste une option plus économique et plus écologique que le bus électrique.
Contrairement à ce qu’avaient affirmé les autorités en décembre dernier, le train Régional des Brenets ne s’arrêtera pas de siffler le 9 décembre prochain.
Pas que les autorités aient renoncé au projet de bus électriques pour remplacer les trains. Ce report est lié à des problèmes d’ordre géologique qui compliquent l’agrandissement du tunnel des Petits Monts, nécessaire pour faire passer les futurs bus.
«Des études géologiques sont toujours en cours et les résultats seront connus d’ici l’automne. Comme les CFF sont également en attente de ces résultats, ils ont décidé de mettre encore dans l’horaire 2024 le trajet en train», a répondu Laurent Favre aux députées du Grand Conseil Marina Schneeberger et Corinne Bolay Mercier, le 27 juin.
Une bonne nouvelle pour l’association qui se mobilise pour sauvegarder la ligne ferroviaire.
Quitte à agrandir le tunnel, estiment ses membres, autant transformer l’étroite voie actuelle en vue du RER neuchâtelois à l’horizon 2035, ce qui permettrait aux trains en provenance de La Chaux-de-Fonds de filer aux Brenets sans qu’il soit nécessaire de changer de rame au Locle.
Une pétition a donc été lancée, ce jour, pour conserver le train, «la formule la plus économique et écologique», assure Blaise Nussbaum, membre de l’association.
«Le Régional peut encore rouler au moins 15 ans. Une simple rampe sur le quai permettra de répondre aux exigences de la Loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand).»
«Sur le plan écologique, le train est imbattable», souligne Philippe Léchaire, également membre de l’association. «TransN a effectué de gros investissements sur la ligne ces dernières années. Il n’y aurait rien à apporter de plus jusqu’en 2035. Par ailleurs, ce train consomme dix fois moins qu’un bus électrique.»
Pourquoi alors avoir choisi cette alternative? «Parce que c’est la mode, c’est ce qu’on appelle du 'greenwashing'. L’électrique est une technique intéressante, mais davantage en zone urbaine qu’interurbaine. Et nous avons peu de recul. Il y a des progrès à faire au niveau des batteries», considère Philippe Léchaire.
Cadence attractive pour le même coût?
Selon les membres de l’association, ce problème est sous-estimé. Gourmandes en métaux rares, les batteries peuvent en outre prendre feu. En avril 2023, certains bus électriques ont été retirés de la circulation à Paris après deux incendies.
Le taux de fréquentation, jugé trop faible pour pouvoir prétendre à des aides fédérales pour le maintien de la ligne ferroviaire, serait sans doute supérieur si les trains circulaient à une cadence à la demi-heure toute la journée, et non pas seulement aux heures pendulaires, présument les membres de l’association. «Cela ne coûterait pas beaucoup plus cher puisque le conducteur reçoit son salaire pendant les moments où il attend», estiment-ils.
Source: arcinfo