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Haut-Doubs. Une souscription pour la bible des conscrits de Morteau
6 mars 2023

Haut-Doubs. Une souscription pour la bible des conscrits de Morteau

Divertissement

Pour rendre hommage à la belle et longue histoire des conscrits à Morteau, Jacques, Patrice et Martial ont rassemblé leurs images, leurs souvenirs et ceux des autres pour éditer un ouvrage référence, grâce à un financement participatif.

«  Les conscrits , ça ne se raconte pas, ça se vit », a-t-on coutume de dire ici. Comme ils l’ont vécu, Jacques “Goumi” Vuillemez, Patrice Mazzotti et Martial Bournel-Bosson ont tout de même eu envie de raconter, histoire de rappeler la place primordiale des conscrits dans le cœur des Mortuaciens.

Où sont les autocollants de 1981 ?

« J’ai fait un livre sur les conscrits il y a dix ans », rappelle Martial, de la classe 2013, « régulièrement on me demandait une mise à jour. Dix ans après, ça me semblait être pertinent. J'ai en parlé à Goumi qui m’a dit qu’il ajouterait des petites histoires locales. » Auteur d’une exposition sur le sujet il y a 40 ans, Patrice Mazzotti, classe 1982, a naturellement rejoint le projet.

« A nous trois, on a de la matière ! Et les gens sont très sympas, ils n’hésitent pas à nous envoyer leurs photos », s’amuse Goumi, classe 1970 et incontournable correspondant de L’Est Républicain , en pointant du doigt une pile de d’albums de photos de famille. Il y a encore des années récalcitrantes : « Pour 1967, on a juste un article de presse, il manque aussi une photo de 1969 », détaille Martial. « Il y a aussi un autocollant de l’année 1981 qui nous échappe. Mais je suis sûr qu’on va mettre la main dessus ! »

On règle ses comptes à coups de bonshommes de carnaval

Si Pontarlier a son défilé des classes,  Morteau a sa spécificité avec le bonhomme géant de carnaval, construit par la classe des 20 ans. Avant de partir en fumée en fin de journée, après avoir parcouru les rues de la ville. « Dans les années 70, on a repris une habitude de 1900 – 1920 », raconte Patrice, « pour régler ses comptes avec un propriétaire immobilier, un notaire, un vétérinaire, etc., qui s’était mal comporté dans l’année, on nommait le bonhomme avec un jeu de mots qui permettait à tous de savoir qui c’était… et il finissait au bûcher. »

Pour éviter tout problème de droits à l’image, les bonshommes ne sont plus personnifiés. « Aujourd’hui, on brûle un personnage de notre enfance (Dora l’exploratrice pour 2023, ndlr) , pour symboliser le passage du monde des enfants au monde des adultes », précise Martial, « bon, tous les ans, on joue quand même avec des licences, on pourrait venir nous embêter vu comment ça se termine… »

Le carton des formules à 30 et 50€

Pour financer son projet, « un livre de 250 pages essentiellement de photos », le trio a lancé un financement participatif sur ulule.fr  : « Le coût total revient à 4300€, on a fixé un objectif de 200€ sur cette plateforme. Ça fait presque deux semaines… on en est à 2500 déjà ! » Différentes formules de précommande sont proposées, de 5 à 250€. « On a clairement deux choix qui plaisent : celui à 30€ - le prix auquel on vendra le livre - qui comprend le livre évidemment et la collection des autocollants édités depuis 1980 et celui à 50€ qui comporte en plus une cocarde, des badges, un sac collector, un tirage de photo. »

Derrière ce projet, il y a aussi l’idée de montrer aux jeunes générations qu’il y a une histoire, une longue histoire derrière et que les conscrits ce n’est pas qu’une grosse fête. Et qu’il faut que ça perdure. « Là, c’est sûr, on est tranquille pour les 500 prochaines années ! » conclut Martial.

par  Anthony Laurent