Le covoiturage dans l'Arc jurassien
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Par iciLa filière horlogère suisse absorbe le tiers des frontaliers
L’horlogerie compte près de 15 400 actifs en Bourgogne-Franche-Comté, dont les trois quarts travaillent en Suisse. Ils représentent le tiers du total des frontaliers et leur nombre a augmenté de 5 000 en dix ans.
L’industrie horlogère est un des marqueurs économiques de l’Arc jurassien. Un fait salué par l’Unesco qui a inscrit, fin 2020, la mécanique horlogère et mécanique d’art de l’Arc jurassien à la liste du patrimoine mondial. Elle employait 30 000 actifs en Suisse en 2018 pour seulement 3 900 en Bourgogne-Franche-Comté, note l’Insee dans sa dernière livraison. Malgré tout, l’horlogerie demeure une activité historique de ce côté-ci de la frontière, avec près de 15 400 actifs résidents en Bourgogne-Franche-Comté, toujours en 2018… dont les trois quarts travaillent en Suisse.Un attrait majeur pour les frontaliers
L’industrie horlogère helvète est donc largement tributaire des travailleurs frontaliers français, pour le tiers des emplois qu’elle offre. Et ceux-ci représentent également le tiers des travailleurs frontaliers à prendre chaque matin la direction de la Confédération. En dix ans, relève l’Insee, le nombre de ces horlogers pendulaires a crû de 5 000 actifs, attirés par les salaires mirobolants dispensés par cette industrie de la minutie.
Le prix moyen d’une montre exportée par la Suisse est en effet proche de 1 000 euros, contre à peine 4 euros pour une montre chinoise. « En conséquence, si sept montres vendues sur dix en France sont chinoises, la Suisse représente en valeur la moitié des exportations mondiales. » Cette manne suppose quelques arrangements, dont la concentration des entreprises horlogères à proximité de la frontière française et du vivier de personnes. C’est le cas de Tissot et Rolex au Locle, de Breitling et Cartier à La Chaux-de-Fonds ou encore d’Audemars-Piguet et Jaeger-LeCoultre dans la vallée de Joux.
De leur côté, certaines communes comptent plus du quart de leurs actifs travaillant dans l’industrie horlogère suisse, ce qui stimule très fortement la consommation locale mais peut inversement exposer ces communes à de sérieux revers en cas de crise économique. Maîche, par exemple, compte 14 % de ses actifs dans l’industrie horlogère locale et 20 % en Suisse voisine.
Trois pôles proches de la frontière
Les frontaliers de la filière sont à 67 % des ouvriers, en majorité des hommes, bien que celle-ci soit féminisée à 42 %, contre 35 % pour les autres frontaliers. Les trois principaux centres d’attraction de ces frontaliers sont Le Chenit, dans le Jura vaudois à hauteur de la station des Rousses, qui compte 22 % de ses actifs dans l’industrie horlogère suisse, avec 2 200 frontaliers venant parfois de Pontarlier, La Chaux-de-Fonds avec 2 100 ouvriers et Le Locle avec 1 750 pendulaires, soit 40 % d’entre eux.
Comparativement, dans le Grand Besançon, qui concentre 40 % de l’emploi horloger en Bourgogne-Franche-Comté, cette filière ne représente que 1,6 % de l’emploi total. Les frontaliers bisontins, en raison de l’éloignement, ne représentent que 2 % du total des actifs de la filière.