Le covoiturage dans l'Arc jurassien
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Par iciLes apprentis bijoutiers de Morteau moins nombreux à partir pour la Suisse
L’excellence à la française qui fait de l’œil au voisin suisse, voilà bien une problématique omniprésente dans l’industrie du luxe. À commencer par le premier maillon de la chaîne qu’est la formation. Le lycée Edgar-Faure de
Morteau fait office de référence nationale pour l’horlogerie et la bijouterie avec des formations en lycée et de l’apprentissage. Face à la demande, de nouvelles places sont ouvertes chaque année. En 2021/2022, la branche scolaire comptait 165 inscrits en bijouterie et 165 en horlogerie. Le maximum qu’il puisse accueillir. L’apprentissage va s’accroître, en revanche, puisque de 38 apprentis horlogers, le lycée va passer à 61 à la rentrée et que les six bijoutiers seront bientôt 17.
« On ne va pas construire un mur »
Ce dynamisme ne suffit toutefois pas à répondre aux besoins de recrutement de l’industrie du luxe . La proximité avec la Suisse et son patrimoine tant horloger que bijoutier n’aide pas, même si la fuite des artisans est maîtrisée. « L’attractivité salariale est là et on ne va pas construire un mur », glisse Florence Burger, la proviseure, « toutefois, l’aspirateur suisse fonctionne moins bien. Nos apprentis doivent impérativement faire leur apprentissage dans une entreprise française ». À la sortie, chez les bijoutiers, un apprenti sur deux part quand même en terre helvète. L’autre moitié reste en France. La disproportion est plus grande dans l’horlogerie avec 80 % de départ vers la Suisse.
Les élèves trouvent tous du travail
Un autre constat rassure Florence Burger : « l’industrie du luxe se porte bien ». Elle attire, elle séduit et il y a de l’emploi à la clé. Tous les étudiants qui sortent du lycée Edgar-Faure trouvent d’ailleurs un emploi dès qu’ils quittent l’école. « Tous ne restent pas dans le Val de Morteau car des étudiants viennent de partout en France », note la proviseure, pas peu fière de ses équipes.
La Suisse récupère des Français, certes, mais la France en attire aussi au détriment de la Franche-Comté. La rançon de la gloire.
Les apprentis bijoutiers du lycée Edgar-Faure de Morteau doivent effectuer leur apprentissage dans une entreprise française. Photo ER /Ludovic LAUDE