Le covoiturage dans l'Arc jurassien

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Les frontaliers de plus en plus nombreux à covoiturer vers la Suisse
6 décembre 2022

Les frontaliers de plus en plus nombreux à covoiturer vers la Suisse

Mobilité

Depuis une dizaine d’années, l’Arc jurassien a mis sur pied un dispositif pour encourager le covoiturage à travers des sensibilisations en entreprise et des investissements publics. Le constat est que les frontaliers sont chaque année plus nombreux à se lancer.

La prise de conscience écologique et la saturation des axes routiers de la France vers la Suisse (et même d’un canton à l’autre en Suisse) commenceraient-elles à peser ? L’Arc jurassien, et les collectivités franco-suisses qu’il regroupe , a constaté une hausse significative du covoiturage depuis le lancement de son dispositif en la matière en 2011. Avec 180 entreprises partenaires et plus de 10 000 covoitureurs en leur sein, la mayonnaise semble prendre .

Les collectivités créent des parkings

« À l’origine, l’idée est venue du constat des collectivités qu’avec le grand appel à la main-d’œuvre en Suisse, il y avait une saturation des réseaux routiers », rappelle Mireille Gasser, secrétaire générale de l’Arc jurassien qui a porté le dispositif, « cela ne concerne pas que les frontaliers de France car les pendulaires extra-cantonaux sont plus nombreux ». Côté français, le  Pays Horloger (Morteau, Maîche), les Portes du Haut-Doubs (Valdahon), le Pays du Haut-Doubs (Pontarlier) et le Pays du Haut-Jura se sont tenus aux côtés de leurs voisins. Les investissements ont suivi.

Des parkings de covoiturage ont été mis en place à la charge des collectivités concernées, l’objectif étant de décharger les routes. L’Arc jurassien a, pour sa part, mis à disposition des outils efficaces de communication ainsi qu’une signalétique. Il a aussi fait un gros travail pour aller convaincre les entreprises. « Elles commençaient à avoir une saturation de leurs parkings », glisse Mireille Gasser. Alors la solution est tombée à pic. L’idée est de mener des actions de sensibilisation chez elles pour que les salariés s’organisent et viennent groupés . C’est dans ce contexte qu’est né un « challenge » en 2013. Chaque année, les équipages qui s’y inscrivent ont une chance d’être tirés au sort et de remporter un chèque de 2000€ d’essence. Le jeu séduit de plus en plus avec une hausse de 20 % au dernier. Les entreprises qui ont le plus de participants sont également récompensées. D’autant que certaines, en interne, favorisent le covoiturage en offrant leurs récompenses ou en réservant des places au parking.

Un appel aux entreprises

Le succès croissant du covoiturage signifie-t-il, pour autant, une baisse des embouteillages ? Pas forcément car « le nombre de covoitureurs monte mais le nombre d’emploi aussi. Donc la saturation augmente moins vite mais la courbe ne s’inverse pas », répond Mireille Gasser. Le combat pour le covoiturage doit donc être mené de manière toujours plus active. La prochaine mission visera à obtenir des aides privées en plus de celles des collectivités. Après la sensibilisation, les entreprises qui le souhaitent devront être financeuses à hauteur de 1 franc par salarié. « Peut-être que nous aurons moins d’entreprises mais plus de motivés », espère Mireille Gasser. Les responsables y croient et n’hésitent pas à mettre les bons chiffres en avant. Par exemple, celui qui dit qu’un covoitureur régulier économise 2 300 € par an. Dans le contexte actuel, ce n’est pas négligeable.

L’espace de covoiturage de l’avenue des Marchandises, à Morteau, a pu voir le jour grâce à la politique portée par l’Arc jurassien.  Photo ER /Anthony LAURENT