Le covoiturage dans l'Arc jurassien

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Une solution économique et écologique mais…
7 décembre 2022

Une solution économique et écologique mais…

Mobilité

Originaire des Fins, Ivan travaille depuis 12 ans en Suisse et il a toujours covoituré, même avant de devenir frontalier. Son collègue, Sam, qui réside à La Chenalotte, l’accompagne chaque jour jusqu’à leur usine du Val-de-Travers. « Cela n’est pas évident de trouver des personnes avec les mêmes emplois du temps. Quand vous êtes à la production avec des horaires fixes, c’est plus facile », explique Ivan. Par la force des choses, Ivan et Sam sont amenés à travailler plus longtemps le soir et ils s’attendent régulièrement. Ils ont même été un temps 4 à covoiturer ensemble, mais c’était totalement impossible de coordonner leurs horaires.

« Que tout le monde y trouve son compte »

Ivan déplore le manque de solutions destinées aux travailleurs transfrontaliers : « Il n’y a pas de train pour se rendre depuis  Morteau jusqu’au Val-de-Travers. Passer par la route est donc une obligation ». Ainsi, chaque jour, Ivan et Sam partagent leur trajet pendant 35 minutes aller et 40 minutes retour, avec quelques embouteillages sur le chemin.

Dans une démarche de facilitation, l’entreprise de ces deux travailleurs réserve 30 places de stationnement aux covoitureurs devant les locaux de l’usine.

Faire le voyage à plusieurs permet de réduire les frais de transport mais aussi son empreinte carbone : l’un des covoitureurs possède d’ailleurs une voiture électrique. « Le plus gros avantage, c’est de ne pas être seul, ajoute Ivan. L’hiver tout particulièrement, avec les routes que nous empruntons, c’est plus rassurant ». Et de poursuivre : « Ce qui est important, c’est que tout le monde y trouve son compte ».

Laurent et Virginie vivent en couple dans le Val de  Morteau et covoiturent ensemble depuis 2010. Elle travaille au Locle, lui à La Chaux-de-Fonds. Ils partagent leur heure et demie de trajet quotidienne.

« Une solution contre les bouchons »

Selon Virginie, « covoiturer, c’est une solution contre les bouchons ». Ce mode de transport permet de désengorger les parkings des usines côté Suisse tout en réduisant le nombre de voitures présentes sur les routes, diminuant ainsi les bouchons au niveau du Col des Roches, de la traversée du Locle et du Crêt-du-Locle. « C’est une démarche à la fois civique et écologique », renchérit Laurent.

Même s’ils reconnaissent que cela nécessite une certaine organisation, ils préfèrent faire le trajet ensemble : « C’est plus sympa que de faire les allers-retours seuls dans sa voiture ». Avantage du couple, Virginie et Laurent posent leurs congés en même temps. Ainsi, ils ne se retrouvent jamais sans leur compagnon de route.

« Le système d’horaires libres est davantage démocratisé en Suisse qu’en France, ce qui ne facilite pas le covoiturage », note cependant Laurent qui constate qu’ « il est plus simple de covoiturer lorsque l’on fait partie d’une équipe de travail avec des horaires fixes ». Autre frein : les transports en commun trop peu nombreux, selon eux, sur la zone. « Au niveau du train, il n’y a pas suffisamment de cadencements pour permettre à chacun d’y trouver son compte ». Et Virginie de proposer une solution : « Une voie réservée aux bus et aux covoitureurs, par exemple au poste frontière, permettrait d’encourager les frontaliers à privilégier ces moyens de transport ». Cela fluidifierait ainsi la circulation sur des routes totalement saturées aux heures de pointe.

Certaines entreprises réservent des places de parking aux covoitureurs devant les locaux de leur usine afin de faciliter le covoiturage.  Photo d’illustration ER